Musée national de Cracovie
Restons à Cracovie, pour un coup de cœur radicalement différent : le Musée national de Cracovie.
Début novembre, nous avons passé avec des amis 2 semaine en Pologne dont 3 jours à Cracovie. Nous avons visité de nombreux lieux culturels dont ce musée, qui sort davantage du lot que les autres.
Il s'agit en réalité d'une galerie d'art polonais du 19ème siècle, située dans la halle aux draps, en plein cœur de la somptueuse place médiévale de Cracovie.
Le musée n'est pas immense car il est composé de 3 pièces seulement, mais il s'agit ici de ma seule déception, vite atténuée par la beauté des œuvres présentées et la modernisation de la médiation qui m'a impressionnée.
Les 3 salles présentent de grands peintres polonais parmi lesquels Jacek Malczewski, Jan Matejko, Piotr Michalowski mais aussi d'autres peintres européens comme Marcello Bacciarelli ou Jean-Pierre Norblin, dont la présence n'est pas anodine car ils ont vécu à Varsovie de nombreuses années.
Ce musée, qui existe depuis 1879, a récemment été rénové avec comme objectif de faciliter la compréhension des œuvres, qui passe notamment par le développement d'une médiation numérique très intéressante. La clarté des informations est due à plusieurs choses :
- L'existence de 3 grandes salles thématiques, une couleur principale appartenant à chacune d'entre elles, déclinée sur les murs, les supports de médiations (cartels) mais aussi sur le canapé central.
- Une luminosité incroyablement naturelle dans chaque salle alors qu'il ne s'agit que de lumière artificielle
- La mise en place d'une médiation numérique, que même les grands musées français ont du mal à mettre en place. Ce que j'ai trouvé incroyable, c'est l'utilisation de cette nouvelle forme de médiation pour faciliter l'accès à la culture et à la compréhension de peintures classiques, autant pour les visiteurs du musées que pour des passants un peu curieux. Je développerai ce dernier point un peu plus tard, abordons la médiation numérique à l'intérieur du musée.
Devant quelques œuvres, le visiteur aperçoit un cartel sur lequel est représenté une image qui n'a pas vraiment de sens. On comprend alors assez rapidement qu'il s'agit d'un tag 2D. Après avoir téléchargé très rapidement un petit logiciel sur mon smartphone, je le dirige vers l'image puis une animation en réalité augmentée apparaît. Le système est assez accessible. Le lien entre l'animation et l'œuvre n'est pas assez explicite, la qualité de l'animation est nettement à améliorer, mais je trouve l'initiative déjà très intéressante et bien plus avancée qu'en France.
Mais le plus surprenant est l'accessibilité à toute les œuvres du musée avec leur descriptif et une photo en très haute définition par un grand écran tactile à l'extérieur du musée. Le passant peut alors, sans même rentrer dans le musée, avoir accès à tout son contenu assez facilement puisque l'utilisation m'a semblé très fluide.
Le musée développe ici une interactivité avec son public acquis et potentiel qui a le mérite d'exister et d'être de très bonne qualité.
Un musée qui m'aura marqué tant par son contenu, son contenant et son utilisation innovante de la médiation numérique.
A voir, donc.